Deus Malus - Acte 4
La cérémonie terminée, l'iguane dit à Salva que ceux qui ont été puni doivent quitter le village et faire attention à tous leurs actes dans cette forêt. Nous autres restons au milieu des Pichuti, une tribu d'environ 35 personnes dont seuls le chef, le sorcier et 6 guerriers sont des hommes et dont les femmes n'enfantent que des filles.
Ils sont très proches de la nature et cherchent à la protéger, que ce soit du point de vue animal comme du point de vue végétal. Salva nous fait la traduction en quasi instantané pour dire que c'est donc une tribu en déclin qui attend "l'élu" qui doit les aider. Ils ont d'abord cru que Salva serait cet élu puisque une autre elfe était venu les aider il y a quelques temps (pas de calendrier pour savoir quand) et c'est à cette première elfe que fut dédiée la statue à laquelle les iguanes nous ont amené.
Malgré les propositions de sympathie de Bladimire, tous ceux qui ont été fouétés sont invités à partir vers le nord. Une pirogue leur est même fournie pour descendre la rivière (je rappelle à cette occasion au gentil MJ que les points cardinaux ont été changés depuis le dernier acte ).
Le chef de la tribu des Pichuti nous propose de fumer une longue pipe en signe d'amitié. Il se rend compte à cette occasion que Salva n'est pas comme Vyltia, l'elfe qui était venu les aider et en l'honneur de laquelle a été dressé la statue, mais il demande de l'aider comme elle l'avait fait en son temps. La pipe me fait me sentir bizarre, elle me rend les idées vagues et change ma perception des sens. Le jeune Gris est encore plus atteint : après avoir toussé tout son souffle, il tombe en léthargie.
Alors que nous commençons à chercher comment aider ce peuple, un elfe, Madrak, et un homme, Aurus, arrivent comme nous, portés sur des branches. Lors de son "jugement" l'elfe fait le malin en disant qu'il fait tous les jours l'amour avec la nature. De plus ayant osé toucher la statue (qui renfermerait apparemment quelque chose) et ayant fait bougé le glyphe qui y est gravé, il écope de 2 coups de fouet. Aurus, en tant qu'adepte de Verena et n'ayant rien fait de tel, est accepté sans problème à la tribu. Madrak rejoint donc les autres expulsés qui les ont vu tout deux passer.
Lorsque le chef me demande ce que je pourrais faire pour eux, je cherche ce que je sais et qui leur serait utile, malgrè ma vision perturbée. Je finie par expliquer les différentes armes disponibles par delà le monde ainsi que les tactiques adoptées par les peuples civilisés que je connais. Je dessine donc sommairement les armes qu'ils sont susceptibles de rencontrer grâce à une pierre dure finement taillées et une feuille à décomposition lente, puis leur explique que la plupart des peuples utilisant ces armes adoptent des formations serrées afin de se défendre mutuellement, ce qui est facilement contrable grâce à leur tactique ancestrale consistant en la guerria, celle qu'ils ont adopté contre nous, avec des actions rapides, ciblées et sans chercher le contact direct, et surtout grâce à leur poison somnifère. Je reçois pour cet enseignement une gourde (environ 0,5L) qui se remplie tous les jours toute seule d'eau limpide.
Salva explique le fonctionnement d'autres armes et leur apprend même à fabriquer des arcs et des flèches, elle obtient un collier qui aurait appartenu à Vyltia. Aurus enseigne à prodiguer des soins et reçoit des herbes médicinales.
Après une superbe cérémonie où l'on nous met des colliers de fleurs autour du cou, on nous offre des provisions pour la route ainsi que 2 autres pirogues et des pagaies pour descendre la rivière jusqu'à une grande construction en pierre. Les autres nous avaient attendu à l'extérieur du village et nous sommes accompagnés par un guerrier, une femme et des iguanes jusqu'à la rivière. On commence à organiser notre voyage en voyant comment nous allons monter dans ces embarcations :
Pirogue 1 : Madrak (devant pour guider) et Bladimire (derrière pour pousser)
Pirogue 2 : Gris, moi-même et Grumdnir
Pirogue 3 : Salva, Alentar et Aurus
Gris pense à prendre quelque chose pour écoper au cas où nous prendrions l'eau, je propose de prendre des grandes feuilles (celles qu'on a croisé à mainte reprise et dont la taille m'a stupéfait) à cette fin.
Il s'avère que la fatigue et l'obscurité nous rattrapent lors de ces préparations et nous décidons de monter le camp au bord de la rivière après avoir fait quelques provisions supplémentaires. Alors que Bladimire semblait jusqu'alors être doué pour allumer un feu, il faut l'intervention de Madrak et de Gris pour l'y aider. Ce dernier n'arrive cependant qu'à faire prendre le pagne du premier et relâche ces muscles postérieurs à cause de fruits avariés Je trouve une grande quantité de fruits pendant que d'autres essaient de pêcher avec des épuisettes improvisées et que Madrak fait encore son intéressant en jouant avec des feux follets pour attirer les insectes et leurs prédateurs, les chauves souris, afin de manger le peu de viande qu'elles contiennent.
Au réveil le lendemain matin me reviennent quelques souvenirs qui ont égayé mes rêves : il me semble que j'ai vu à Marienbourg (que je ne pensais pas avoir retrouvé de si tôt) des bardes particuliers, un peu dans le style de fanatiques du Chaos, qui chantaient une étrange chanson :
"Voici l'histoire d'un dieu avide de pouvoir qui,
après avoir semé le trouble sur terre,
se fit enfermer par l'ordre sacré des druides de la tribu de Kaba.
Mais la prophétie raconte
qu'il ressurgirait à l'aube du deuxième millénaire,
enfermé dans les catacombes, son heure approche..."
Ces derniers souvenirs me font reparler de notre étrange venue, du pourquoi de ce voyage inexpliqué, on échange vite fait avec ceux qui ont vécu des résurgences de la sorte mais le sujet est malheureusement vite effacé par les plus pressés.
On se fait encore quelques équipements de base (gourdes et sacs en particulier) avant de partir tel que nous l'avions convenu. Je passe les évènements difficiles de nos premiers essais de canotage pour en venir à notre première rencontre inopportune sur la rivière : nous rencontrons des gros reptiles aux mâchoires immenses, comme ceux que nous avions vu en marchant au bord de l'étang vers lequel nous nous dirigeons.
Si ceux-ci semblent tranquilles au début, lorsque Madrak et Bladimire arrivent au niveau des premiers en se laissant porter par leur élan, ils passent à l'action quand les autres embarcations approchent, attaquant nos pagaies. Bladimire est d'ailleurs le premier à perdre la sienne pendant que son compagnon se prend un gros bourdon dans l'oeil (c'est bon les échecs critiques !). Aurus garde la sienne et parvient même au passage à faire tâter de sa lame à celui qui voulait lui la prendre mais Alentar se fait prendre la sienne, tout comme moi quelques instants plus tard.
Lorsqu'un très gros reptile se met en travers de la route de Madrak, celui-ci lui envoie un sort qui l'énerve plus que de lui faire mal, mais qui a le mérite de lui faire tout de même peur.
Un de ces monstres attaque alors notre pirogue au niveau de Grumdnir. Nous essayons de le repousser et/ou de le taper sans succès alors que l'eau commence à entrer dans notre embarcation sommaire. Salva, qui a eut du mal à remettre sa pirogue dans le droit chemin, nous aide en envoyant une bonne flèche dans notre passager clandestin, ce qui permet à Grumdnir de remettre l'assiette de la pirogue dans le bon sens et de repousser le reptile pendant que je le finit avec la lance de fortune que Salva m'avait prêté... et qui se retrouve malencontreusement coincée dans le cuir épais de la bestiole.
Sans pagaie ni lance, je trouve qu'écoper est actuellement la meilleure chose qu'il me reste à faire pendant qu'on passe tant bien que mal les derniers reptiles.
Arrivés au niveau de l'étang je préconise de passer par le bord, histoire de pouvoir se replier sur la terre ferme en cas de problème. Bien sûr Madrak n'en fait qu'à sa tête et part avec Bladimire en plein milieu de l'étendue d'eau avec cependant une discrétion appropriée. On aperçoit le vol d'oiseaux multicolores à gros bec pendant que nous continuons notre périple fluvial.
Au bout de quelques heures, nous voici arrivés près de la pyramide que nous avaient décris les Pichuti en parlant d'une grande maison pointue en pierre que leurs plus valeureux guerriers avaient repéré de loin depuis l'aval de la rivière...